Dans une tribune "pour un Grand Paris de l’eau", publiée le 7 mars dans Les Échos, M. Santini [président du Syndicat des Eaux d'Île-de-France] évoque "le projet de réseau de transport du Grand Paris" pour proposer d’adopter la même démarche pour l’eau. "Voyons, que s’est-il passé pour les transports ? Les usagers
citoyens et les élus se sont fortement mobilisés dans le débat public et
n’ont pas été entendus ! Les besoins immédiats et futurs des habitants
n’ont pas été pris en compte au plus grand bénéfice d’intérêts privés et
financiers. Une structure étatique et technocratique, hors du contrôle
des citoyens et des élus (et présidée par M. Santini), a été mise en
place pour conduire le projet. C’est tout simplement l’histoire d’un
passage en force où l’absence de démocratie permet de tourner le dos à
l’intérêt général", écrit Jean-Claude Oliva, président de la
Coordination EAU Île-de-France, qui dénonce le manque de transparence et l'autoritarisme
"étouffant" du Syndicat des Eaux d’Île-de-France : "Ces dernières
années, on a ainsi vu deux décisions majeures, le choix de la délégation
de service public et le choix de Veolia comme délégataire, prises par
un vote secret. On voit des décisions courantes, votées par le seul
président, tout le reste de l’exécutif (le bureau) s’abstenant !"
Aujourd'hui,
les ménages franciliens les plus démunis consacrent jusqu'à près de 10 %
de leur budget à l’eau rappelle la Coordination. Plus qu'au rapport de
la Cour des Comptes, la Coordionation préfère s'attacher au rapport
publié l’an dernier, cette fois par la Chambre régionale des Comptes
d’Île-de-France qui dénonçait "une comptabilité tronquée" dans le contrat entre le SEDIF et Veolia.
"À
l’image du SEDIF, la gestion déléguée est sévèrement remise en cause
par l’opinion publique partout en France. Ce système est à bout de
souffle, incapable de répondre aux problèmes actuels quand il n’en est
pas la cause directe. [...] Une remise à plat, une véritable
re-fondation démocratique de la gestion de l’eau est nécessaire et
urgente. Le premier défi est de redonner des pouvoirs de décisions aux
citoyens et aux élus, ce qui passe par la proximité et une échelle
humaine pour les institutions. On ne prépare pas l’avenir en pariant sur
les dinosaures !"